deux personnes qui regardent le soleil se coucher sous un arbre devant un lac

Vivre en famille, en harmonie avec ses enfants, ça demande de l’énergie et c’est parfois déroutant !

Vous adorez votre enfant, et peut-être que vous avez pris l’habitude qu’il vienne vers vous sans mesurer sa force. Il est possible qu’il ait commencé à le faire alors qu’il était petit et c’était drôle à ce moment là avec son peu de force… Mais votre enfant a grandi et maintenant, ça vous fait mal.

De la même façon, peut-être que votre enfant vous tape. Ce n’est pas toujours facile de se le dire, que ça fait mal. Et puis on ne sait pas toujours comment faire pour que ça s’arrête. Il nous arrive même de nous dire que ça n’est pas si douloureux, parce qu’au fond, on aime qu’il nous témoigne sa présence, son besoin de contact. Oui, on apprécie cette proximité physique.

Cependant, il est bon de dire : non, ce n’est pas normal que votre enfant vous fasse mal. Et oui, on peut trouver comment faire pour que les contacts physiques soient apaisés.

Alors comment faire ? Oui, ça demande de l’engagement de votre part. Et si ça se passe en famille, il sera bon que chacun s’organise pour réagir différemment, que l’enfant comprenne que chacun a besoin qu’il agisse autrement.

Dans la plupart des cas, l’enfant a pris l’habitude de décharger ainsi ses émotions, et c’est donc judicieux de sa part de le faire. Oui les enfants ont une intelligence intuitive le plus souvent de ne pas laisser leurs émotions bloquées en eux, ce qui est une bonne chose. Parfois, l’enfant a vraiment de la colère, du ressentiment à votre égard, parce que vous ne répondez pas exactement à sa demande, parce qu’il n’apprécie pas de vivre une frustration. Ce qui est bien normal, nous aussi, on a des émotions quand ça ne va pas comme on le voudrait.

Alors me direz-vous ? Eh bien, l’enfant a besoin d’apprendre à sortir ses émotions, à les vivre autrement qu’en les déversant avec force sur quelqu’un.

Se libérer de ses émotions, ça s’apprend.

La première chose à lui expliciter, c’est que l’on ne se fait pas mal et on ne fait pas mal à autrui. Sinon, l’émotion reste là, et on n’apprend pas à s’en libérer. Je dis souvent aux enfants que l’émotion de la colère par exemple, crée une chimie particulière à l’intérieur du corps et qui fait qu’on se sent dans un état donné. Si on veut revenir à une chimie qui fait qu’on se sent « léger », on va devoir sortir l’émotion de notre corps.

Il existe différentes façons de faire, mais l’essentiel pour la colère, c’est de produire un son en même temps qu’un mouvement, comme un chat en furie. Ou encore de taper dans un coussin ou un punching-ball, tout en imaginant que cette colère s’en va. Si ça ne marche pas du premier coup, on recommence, et on observe comment on se sent ensuite.

Oui, voilà, une nouvelle chimie se fabrique dans votre corps et l’enfant est à nouveau un beau soleil.

Parfois, vous avez l’impression que ça ne marche pas. Alors, il sera bon d’aller à la rencontre de vos propres ressentis de parent. Est-ce que je comprends l’importance de comment faire avec les émotions, ou est-ce que ça me dérange ? Est-ce que je suis prêt à montrer à mon enfant comment faire ? 

Vous êtes le meilleur modèle.

Si vous montrez à votre enfant que vous-même, vous essayez de ne pas toujours sortir vos émotions sur les autres, il va avoir envie de faire comme vous.

Parfois, ça ne marche pas car l’enfant ne comprend pas que certains dans la famille acceptent encore ses élans trop forts et pas vous. Dans ce cas, l’enfant peut tout à fait comprendre que vous êtes différent. Et vous pouvez aussi rajouter que votre corps ne peut pas recevoir ses coups, que ça blesse la peau, les muscles, les veinules. C’est une bonne façon, de mesurer ce que ça produit physiquement. Et encore une fois, s’il a pu vous observer faire autrement avec les émotions, il se positionnera autrement.

Je crois qu’on a oublié de nous apprendre à faire avec nos émotions. D’ailleurs, de nombreuses personnes adultes disent ne pas avoir forcément d’émotions. Et pourtant, oui on peut cacher nos émotions en tant qu’adulte, ce qui ne veut pas dire que c’est la meilleure solution. Mais je le répète, les enfants apprennent de nos comportements visibles : si vous montrez de temps en temps que vous sortez vos émotions comme je l’ai décrit plus haut, eh bien il s’en inspirera. Et vous pourrez même l’aider à sortir ses propres émotions quand elles arrivent s’il est d’accord. 

Votre enfant recherche un cadre sécurisant.

Je n’oublie pas un autre point qui concerne nos ressentis de parents, la peur. Oui il nous arrive d’avoir peur de déclencher un rejet chez notre enfant : si je lui refuse son comportement habituel, il va être malheureux, il va m’en vouloir et ne m’aimera plus. On peut se le dire consciemment, mais parfois, c’est inconscient.

Or, non, je pense qu’un enfant recherche un cadre sécurisant. Et ce cadre, il a besoin de vous pour le faire évoluer en même temps qu’il grandit. Car, comment faire si vous ne savez pas comment vous y prendre en tant qu’enfant avec vos émotions, lorsque vous êtes avec d’autres enfants, d’autres adultes ?

Encore une chose : quand l’enfant s’est libéré de sa colère, de sa frustration, grâce à ce que vous lui avez enseigné, ça ne voudra pas dire qu’il n’a pas d’autres émotions qui arrivent, comme la tristesse de ne pas avoir eu ce qu’il voulait…

Oui avoir des enfants, ce n’est pas de tout repos, et il est vrai que certains enfants ont beaucoup d’émotions.

Et que nous parents sommes parfois avec nos fatigues de la journée, notre besoin de calme. Et on a l’impression que se poser dans un canapé est plus reposant que de s’agiter pour sortir une émotion de colère. Je vous invite à faire l’expérience, oser faire autrement et sortir l’émotion, allez, même en restant sur le canapé mais en faisant le chat sauvage !

Une chose est sûre : tout est entraînement et mise en pratique. Alors bon entraînement à vous !

Encore une fois, c’est une réflexion générale, qui bien sûr, ne correspond pas forcément à tout ce que vous vivez. Cependant, c’est déjà un ensemble de pistes pour prendre soin de vous, de votre enfant.

Bien chaleureusement,

Isabelle Legoy Pezet